Pour être adéquats sur le plan nutritionnel, les régimes végéta*iens doivent être bien menés et suivre des règles simples :
Végétarien : ne consomme pas de viande ni de poisson.
Végétalien (ou vegan) : ne consomme pas de produits d’origine animale, donc pas de viande ni de poisson, mais pas non plus d’œufs ou de produits laitiers (lait, yaourts, beurre, fromage, crème fraîche).
Le terme “végéta*ien” signifie “végétarien ET végétalien”.
Ces définitions sont intéressantes pour la culture générale, mais les régimes végéta*iens peuvent être très différents d’une personne à l’autre. D’un point de vue nutritionnel, mieux vaut privilégier un interrogatoire sur la consommation régulière ou non de viande et de poisson, ainsi que de produits laitiers.
La vitamine B12 est le seul nutriment qui n’existe pas dans l’alimentation végétale.
Les patients qui diminuent ou arrêtent leur consommation de produits d’origine animale sont donc à risque de carence avec des conséquences qui peuvent être graves pour la santé.
Les algues ne sont pas une source de vitamine B12 (spiruline notamment). Elles peuvent même contenir des analogues de la vitamine B12 qui empêchent l’assimilation de la vitamine B12 et augmentent artificiellement le taux sérique de vitamine B12.
Les végétaliens doivent systématiquement se complémenter.
Bien que les produits laitiers apportent de la vitamine B12, il faudrait en consommer 3 à 6 portions par jour pour avoir une couverture suffisante. Les recommandations du PNNS (Programme National Nutrition Santé) préconisent deux portions de produit laitier maximum par jour chez les adultes.
Les végétariens doivent donc également se complémenter dès l’arrêt de la consommation de viande et de poisson.
Il faut prendre en compte le stock hépatique de vitamine B12 : une personne adulte qui suit un régime omnivore depuis plusieurs années a un stock hépatique de 3 à 5 ans.
La forme de vitamine B12 la plus stable et la mieux étudiée est la cyanocobalamine.
Elle se trouve en pharmacie sous forme d’ampoules de 1000 µg et de comprimés de 250 µg, remboursée sur ordonnance.
Elle se trouve également en vente libre en boutique spécialisée, en parapharmacie ou sur internet, avec des posologies mieux adaptées à la complémentation des végéta*iens : de 1000 à 5000 µg par comprimé selon les marques.
Selon l’envie du patient, il est possible d’avoir une complémentation :
À noter que la complémentation quotidienne doit être prise à distance (> 6h) de la prise d’analogues de la vitamine B12 contenus dans certaines algues.
La cure d’attaque va permettre de reconstituer les stocks hépatiques en vitamine B12 pour les patients carencés ou avec une suspicion de carence.
Elle doit être proposée :
Elle peut être réalisée de différentes façons :
À noter qu’il n’existe pas de surdosage en vitamine B12, le surplus étant éliminé par les urines.
Il n’y a pas d’interactions médicamenteuses connues à ce jour.
La recherche biologique d’une carence en vitamine B12 est rarement nécessaire, elle peut concerner :
La carence en vitamine B12 est dépistée par un dosage sérique de la vitamine B12 :
Il faut alors rechercher la carence par dosage urinaire de l’acide méthylmalonique (AMM).
Le rapport AMM/créatinine urinaire est augmenté en cas de carence (> 4µg/mg, valeur pouvant varier selon les laboratoires).
L’ANSES précise que les références nutritionnelles pour la population adulte en iode sont de 150 µg/j.
Les apports iodés des végétariens viennent des produits laitiers et dans une moindre mesure du sel iodé.
Les végétaliens et les végétariens qui ne consomment pas de produits laitiers régulièrement doivent donc trouver leurs apports en iode via les compléments alimentaires ou les algues.
Les compléments alimentaires ont une dose journalière maximale optimale de 150 µg/j.
Les algues ont des teneurs en iode très variables, et un surdosage ne surviendrait qu’en cas de prise excessive et régulière, ou associée à une consommation de compléments alimentaires ou de médicaments iodés.
Les oméga 3 étant majoritairement présents dans le poisson et les œufs, les patients végéta*iens doivent optimiser leurs apports en oméga 3 :
À noter que l’huile d’olive n’a pas d’influence sur le ratio oméga 3 / oméga 6.
Les apports calciques des végétariens sont suffisants voire excèdent les recommandations.
Les apports calciques des végétaliens varient énormément et peuvent parfois être insuffisants.
Leur alimentation doit être variée afin d’obtenir des apports calciques suffisants.
Les réserves en fer des végéta*iens semblent moins élevées en moyenne mais les taux de ferritine restent dans les normes.
Il n’existerait pas plus de risque d’anémies ferriprives chez les végéta*iens que chez les non végéta*iens.
Dans ce contexte, il n’est pas nécessaire de conseiller d’optimiser les apports en fer aux végéta*iens, et la complémentation en fer n’est recommandée qu’en cas de carence martiale avérée.
Quelques conseils peuvent être proposés aux patients en carence martiale afin d’améliorer la biodisponibilité du fer non héminique :
Les recommandations concernant la complémentation en vitamine D chez les végéta*iens sont les mêmes que pour la population générale.
Les compléments utilisent deux formes de vitamine D : la vitamine D3 ou cholécalciférol issue de produits animaux ou de lichen boréal (vitamine D3 végane) et la vitamine D2 ou ergocalciférol issue de végétaux qui peut être préférée chez les végétaliens.
Leur équivalence est controversée : à faible dose ces deux vitamines semblent être équivalentes, mais à doses plus élevées, la vitamine D3 semble plus efficace que la vitamine D2.
Sur le plan qualitatif, tous les acides aminés sont retrouvés dans une alimentation végétale variée (fruits, légumes, légumineuses, céréales, fruits à coques).
Sur le plan quantitatif, les régimes végéta*iens apportent voire excèdent les besoins journaliers recommandés en protéines si l’alimentation est diversifiée et que les apports caloriques sont respectés.