Femme enceinte, allaitante ou avec un projet de grossesse

Page mise à jour le 8 avril 2023.

La lecture des recommandations pour la population générale est nécessaire pour comprendre les subtilités spécifiques aux femmes enceintes, allaitantes ou avec un projet de grossesse.

Pour être adéquats sur le plan nutritionnel, les régimes végéta*iens des femmes enceintes, allaitantes ou avec un projet de grossesse doivent être bien menés et suivre des règles simples :

  • Consommer une grande variété d’aliments en incluant : céréales, légumineuses, fruits, légumes, oléagineux (fruits à coques) et graines
  • Se complémenter en vitamine B12 dès l’arrêt de la viande et du poisson
  • S’assurer que les apports alimentaires en iode soient suffisants, et insister sur une complémentation quotidienne ou une consommation hebdomadaire d’algues
  • Privilégier les huiles riches en oméga 3 (colza, lin) et limiter les huiles riches en oméga 6 ou en acides gras trans et saturés.
  • Les complémentations en vitamine D et vitamine B9 s’appliquent de la même façon aux femmes végéta*iennes.

Généralités

Une alimentation végéta*ienne chez la femme enceinte pourrait diminuer le risque de prise de poids excessive et réduire le risque de diabète gestationnel. 

Aucune différence significative sur la durée de grossesse ou sur le poids de naissance n’a pu être mise en évidence entre les femmes végéta*iennes et les femmes suivant un régime omnivore.

Vitamine B12

Une complémentation en vitamine B12 est indispensable pour les femmes enceintes, allaitantes ou avec un projet de grossesse végéta*iennes.  

Les posologies sont les mêmes que pour la population générale :  

  • Quotidienne : 25 µg par jour  
  • Hebdomadaire : 2000 µg par semaine  
  • Mensuelle : 5000 µg par mois

Iode

Les besoins en iode sont augmentés pendant la grossesse et l’allaitement et l’ANSES préconise des apports de 200 µg d’iode par jour

Pour les femme enceintes, allaitantes ou avec un projet de grossesse végétaliennes, une complémentation d’iode par compléments alimentaires quotidiens serait préférable. Pour celles qui ne souhaitent pas se complémenter, des apports par les algues sont possibles à raison d’une prise maximum par semaine pour éviter un surdosage (risque d’hypothyroïdie congénitale).

Oméga 3

Les enfants de femmes enceintes végétaliennes ont des concentrations plasmatiques de DHA plus basses et le lait maternel des femmes végétaliennes est plus pauvre en DHA. 

Les femmes enceintes, allaitantes ou avec un projet de grossesse doivent donc optimiser leurs apports en oméga 3 :  

  • Privilégier des aliments riches en oméga 3 : colza, lin, chanvre, chia, noix et leurs huiles, ainsi que le soja  
  • Limiter les huiles riches en oméga 6 : huile de tournesol, huile d’arachide  
  • Limiter les apports en acide gras trans (margarine) et en acide gras saturés (huile de palme, huile de coco) 
  • Elles peuvent également augmenter leurs apports en DHA via les microalgues par exemple

Fer

Bien que les besoins en fer soient augmentés pendant la grossesse, il n’existerait pas plus d’anémies ferriprives chez les femmes enceintes et allaitantes végéta*iennes chez celles suivant un régime non-végéta*ien. 

Les indications de recherche d’anémie par carence martiale (ferritinémie, NFS) sont donc les mêmes que pour la population générale : elle peut être proposée au cours du bilan initial du 1er trimestre et lors du bilan du 6ème mois.

Vitamine D

Les recommandations concernant la complémentation en vitamine D s’appliquent de la même façon aux femmes végéta*iennes : 400 à 1000 UI de vitamine D par jour (à privilégier à des doses uniques et élevées en cas de prise de vitamine D2).

Vitamine B9 (ou acide folique)

Les recommandations concernant la complémentation en acide folique (vitamine B9) pendant la période périconceptionnelle s’appliquent de la même façon aux femmes végéta*iennes.

Zinc

Les femmes enceintes ont des besoins augmentés en zinc par rapport à la population générale. Les apports en zinc peuvent être plus faibles chez les végéta*iens et les carences en zinc pourraient favoriser la prématurité et affecter la croissance du nourrisson.  

Cependant, il n’existe pas de preuve de différence d’apport et de statut biologique en zinc entre les végéta*iennes et les non végéta*iennes.  

Les experts n’ont pas su statuer sur l’intérêt pour les femmes végéta*iennes d’optimiser leurs apports en zinc pendant la grossesse ou l’allaitement.

Protéines

Les besoins protéiques sont plus importants chez les femmes enceintes et allaitantes. 

Les experts n’ont pas su statuer sur l’intérêt d’augmenter les apports protéiques dans cette population. Certains estiment cette recommandation excessive, les besoins protéiques étant respectés si l’alimentation est diversifiée et dès que les besoins énergétiques sont atteints.